Le palais provincial

L’histoire du Palais provincial d’Arlon, résidence du Gouverneur et siège de pouvoir administratif de la Province, est étroitement liée à l’histoire de la Belgique et plus particulièrement à un épisode qui sera perçu à l’époque comme un véritable traumatisme par de nombreuses personnes : la séparation des deux Luxembourg en 1839.

Un vif débat autour du chef lieu

S’il va de soi que le Palais provincial doit se situer au sein du chef-lieu provincial, le choix d’Arlon en cette qualité n’est pas directement apparu comme une évidence aux yeux de tous au moment d’arrêter le nom du chef-lieu de la plus vaste province belge. Dans un premier temps, le chef-lieu ne fut que provisoirement installé à Arlon.

En effet, le 16 octobre 1830, soit moins d’un mois après la proclamation de l’Indépendance de la Belgique, le gouvernement provisoire déclare le Grand-Duché de Luxembourg comme faisant partie intégrante du nouvel état. Le même jour, Jean-Baptiste Thorn est nommé gouverneur en lieu et place de l’orangiste Willmar qui continue à exercer la fonction et à représenter Guillaume Ier à Luxembourg, chef-lieu historique encore protégé par une garnison prussienne. Cette dernière force le gouvernement provisoire à transférer le chef-lieu dans la ville la plus proche : Arlon.

En novembre 1831, la Conférence de Londres aboutit au traité des XXIV articles. Ceux-ci stipulaient que la Belgique conservait du Luxembourg les districts de Marche, Neufchâteau, Virton et une partie du district de Bastogne. Le reste revenait à Guillaume d’Orange-Nassau.

Mais ce partage ne fut effectif que près de huit ans plus tard ! Ce n’est en effet que le 14 mars 1838 que Guillaume Ier adhère aux XXIV articles de la Conférence de Londres, reconnaissant ainsi officiellement l’indépendance de la Belgique. En contrepartie, le gouvernement belge accepte d’abandonner le Limbourg septentrional et le Luxembourg germanique en signant le 19 avril 1939 un traité définitif. Pour la première fois, les habitants de la province de Luxembourg, persuadés que le chef-lieu reviendrait tôt ou tard à Luxembourg, comprennent qu’il va falloir se trouver un nouveau chef-lieu.

S’en suivent d’âpres débats au Conseil provincial pour désigner le nouveau chef-lieu. Outre Marche, Bastogne et Neufchâteau, Saint-Hubert se positionna naturellement, notamment grâce aux vastes et magnifiques bâtiments de son ancienne abbaye acquis par la Province et idéal pour l’établissement du Gouvernement provincial, comme favori à la succession d’Arlon qui en huit années avait bénéficié d’un développement économique et démographique nécessaire pour revendiquer définitivement le titre de chef-lieu de la province.

Est-ce pour des raisons de facilité, l’ensemble des instances provinciales étant déjà bien établies à Arlon, ou grâce à la remarquable expansion de la bourgade arlonaise que le chef-lieu y fut établi ? La réponse se situe probablement entre les deux. Toujours est-il que la loi du 6 juin 1939 confirma l’arrêté du 16 octobre 1830 et fit d’Arlon le chef-lieu de la province de Luxembourg.

L'établissement à Arlon

Entre 1830 et 1839, les différents services provinciaux campèrent donc provisoirement à Arlon en attendant un retour attendu à Luxembourg. La situation s’éternisant, la Ville d’Arlon fit de gros efforts et de gros sacrifices pour permettre à l’Institution provinciale de travailler décemment.

Les services provinciaux furent tout d’abord logés dans la Maison Thyes, une imposante bâtisse située rue des Carmes. Mais, en 1836, le manque de place devint préoccupant. Aussi, le nouveau gouverneur, Joseph de Chimay, entreprit de louer l’immeuble de François Waltzing-Connerotte pour y transférer les services de l’administration centrale.

Il fallut encore attendre plusieurs années pour que le gouvernement provincial, avec l’appui du ministre de l’Intérieur Jean-Baptiste Nothomb, également député d’Arlon, se décide à construire un « hôtel du Gouvernement provincial ». Deux cent mille francs furent alloués à ce projet. Le journal l’Écho du Luxembourg écrivit le samedi 2 novembre 1844 à ce sujet : « Avec ces fonds, on ne fera, certes, pas un palais ; mais on fera un bâtiment, propre à loger le premier magistrat de la province, sinon d’une manière splendide, au moins convenable […] ».

Les plans du bâtiment furent dressés par l’architecte provincial Albert-Jean-Baptiste Jamot. On lui doit notamment la construction de l’ancien athénée devenu l’hôtel de ville d’Arlon, de la synagogue d’Arlon, de l’ancien palais de Justice d’Arlon et de l’église Saint-Nicolas à Battincourt. L’hôtel du Gouvernement provincial faisait partie d’un projet d’ensemble d’un tout nouveau quartier comprenant un palais de Justice, un hôtel de ville, des casernes, un hôpital, etc. Un site entièrement neuf choisi à l’extérieur du centre-ville et de ses fortifications. C’est donc à cette époque que la Ville d’Arlon créa la Place Léopold.

En 1849, soit quatre ans après la pose de la première pierre, le Palais provincial fut inauguré.

Aujourd’hui, la place Léopold et le Palais provincial se situent au coeur de la Ville d’Arlon devenue le centre administratif, économique, scolaire et culturel de la province de Luxembourg. Depuis 1830, la population du chef-lieu a quintuplé. L’ensemble formé par le Palais provincial, les jardins du Gouverneur et ses abords a été classé par l’arrêté royal en date du 12 février 1981 en raison de sa valeur historique, artistique et esthétique.

 Aucun texte légal n’impose au Gouverneur de résider au Palais provincial. Selon le Code wallon de la Démocratie locale et de la Décentralisation, il se doit simplement de résider au sein de la province. Cependant, à la fois pour des raisons de coutume, mais également pour des raisons d’efficacité, le Gouverneur de la province de Luxembourg réside au Palais provincial d’Arlon.

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